Commentaire descriptif

Coton est esclave sur une plantation de coton. Ainsi nommée ironiquement par son maître, la jeune fille sans âge traverse, muette, ses journées épuisantes et humiliantes. Pourtant, la nuit, à l’écart des autres qui chantent, elle rêve. Inspirée par les propos d’un vieil Africain qui a croisé son chemin, elle rêve du vieux pays, de l’océan et de l’oiseau géant. Un jour, elle disparaît. Les esclaves chantent sa libération obtenue grâce à l’Oiseau Mère. Ce livre présente un texte poétique sur l’esclavage. Inspiré par les rythmes blues des chants d’esclaves, le texte sombre et solennel décrit la réalité inhumaine des esclaves, du point de vue d’une jeune fille protégeant secrètement son identité volée. Mêlées à une narration plus descriptive, des phrases poétiques notées en italique jalonnent le texte et sont regroupées en fin d’ouvrage pour former le « Coton Blues ». Les illustrations symboliques, très stylisées, suggèrent un contraste douloureux entre l’écrasant climat d’oppression de la plantation et l’immense vie intérieure de l’héroïne. Les tiges des plants de coton, rampantes et pénétrantes, apparaissent devant les personnages comme des barreaux de prison.