Commentaire descriptif

Dans les années 1980, dans un petit village de Turquie où les emplois sont précaires et mal rémunérés, Davut rêve que son père parte, comme d’autres hommes, « faire fortune » en Europe et qu’il achète une Mercedes rouge. Aussi, quand le père de Davut se décide à aller chercher du travail en France, tous les espoirs du garçon sont permis. Au bout d’un an, l’homme n’a toujours pas de Mercedes, mais son emploi dans une usine de pneus lui procure assez d’argent pour pouvoir faire venir sa famille. Or, si Davut voit l’émigration comme une porte ouverte sur son rêve, sa mère appréhende le choc culturel, l’isolement et la barrière de la langue. Ce court roman à portée sociologique illustre la situation de travailleurs dont les perspectives d’emploi dans leur propre pays sont insatisfaisantes, et qui choisissent de s’exiler dans le but d’offrir à leur famille un avenir meilleur. Composé de chapitres succincts, le récit touchant, narré au passé par un Davut devenu adulte, raconte avec un mélange d’optimisme et de réalisme les joies et les défis liés au processus d’émigration. Le fantasme de la Mercedes rutilante revient sporadiquement tout au long du roman, tel un symbole d’espoir et de réussite.