Chapitre thématique

Faire place à l'inspiration

Pistes d'exploration

Découvrir le visuel et s’en inspirer

Noter la contribution des illustrations à l'ambiance et au contenu du récit.

Regrouper livres et produits culturels

Comparer avec d'autres oeuvres de fiction qui créent des emboîtements et qui comparent l'auteur à ses personnages. Commenter l'effet de ce procédé sur le regard que le lecteur porte alors sur les personnages.

Découvrir les richesses du texte

Se familiariser avec le vocabulaire de la bande dessinée afin de dégager les originalités formelles exploitées dans cet ouvrage.

Mots-clés

Bande dessinée , emboîtement (procédés) , énigmes , humour , intérêt des illustrations , monde imaginaire , originalité (livre) , processus de création

Commentaire descriptif

Travaillant au ministère de l’humour, Julius Corentin Acquefacques a pour tâche de mettre à jour le grand glossaire des blagues et incongruités. Un matin, il reçoit au bureau une planche de bande dessinée qui reproduit exactement les évènements qui se sont produits à son réveil. Cette planche est également celle que le lecteur a pu lire quelques pages plus tôt. Julius reçoit par la suite deux autres planches, l’une d’entre elles annonçant même des évènements à venir. À la recherche d’explications, le fonctionnaire fait la rencontre d’un savant qui lui révèle la vérité : ces planches, tout comme le monde dans lequel vit Julius, sont la création d’un être qui habite dans un autre monde. Cette bande dessinée explore certaines possibilités formelles uniques au genre et encore très peu exploitées. Elle met en scène des personnages qui prennent conscience de leur propre création par l’auteur de l’album. Mais cette réflexion n’étant possible que par la volonté de l’auteur, les personnages comprennent aussi qu’ils n’ont aucune autonomie véritable. Avec une étonnante inventivité narrative, la bande dessinée fait référence à son propre texte de façon brillante et demeure d’une implacable rigueur logique. Le travail graphique des illustrations en noir et blanc et de la mise en pages est remarquable. Les illustrations évoquent un monde urbain, bureaucratique et surpeuplé qui, bien que fictif, accumule les références aux premières décennies du 20e siècle. De larges aplats de noir, des compositions chargées et une ligne à la fois appuyée et fluide caractérisent ces illustrations où flotte une impression constante d’étrangeté. Le texte se partage entre une narration au « je » et des dialogues vivants à l’humour subtil. La bande dessinée est le premier tome d’une série étonnante et originale.